Alors qu'au cours de la semaine on discutait des raisons pour lesquelles il jouait si largement - avec un jab honorable, signé Michel Platini -, Kenan Yildiz a marqué deux buts en partant exactement là où il aime commencer : large, justement. Gauche. Pour ensuite revenir à droite et terminer. Deux buts, le deuxième qui est une merveille, et un but contre son camp essentiellement provoqué, avec une pression sur le défenseur obligé de rentrer dans son but. Et le voilà, au final : souriant après avoir un peu galéré, mettant derrière lui un moment - le premier, vrai - de buée sous le maillot noir et blanc, avec une Juve qui n'arrive plus à se relever puisque Kenan n'était pas là pour les prendre par la main, donc de force, et ensuite les serrer. La co-dépendance de Yildiz et de la Juventus serait quelque chose à étudier, et peut-être qu'un exemple clair de gestion, l'opportunité d'aller plus loin, pourrait provenir de la façon dont elle est utilisée par Vincenzo Montella. Heureux du succès de sa Turquie, 6-1 en Bulgarie, mais plus encore d'avoir trouvé une solution avec tous ses attaquants. Aux côtés du numéro 10 de la Juventus, sur le terrain se trouvaient Arda Guler (auteur du premier but), Aydin à droite, Akturkoglu devant. Les deux au milieu ? Eh bien, Kokcu et Calhanoglu : deux capables de déplacer le ballon, et très bien, mais pas exactement deux qui peuvent battre et récupérer rapidement. D’une manière ou d’une autre, sans trop s’en tenir à la notion d’équilibre, l’équipe turque fonctionne. Ce n’est pas tout : il parvient à mettre en condition ses meneurs de jeu, leur permet de libérer la qualité individuelle et de la coller au service de l’équipe. Comme Yildiz, oui. Qui a organisé un jeu avec environ 88 % de passes précises, la moitié de dribbles réussis et 100 % de conclusions au but. Beaucoup de choses. Surtout pour la période dont il est originaire : environ un mois sans but (il a marqué le dernier contre Dortmund, le 16 septembre), quatre de suite sans trouver aucun signe de continuité. .